Alors, tu te reposes à Lisbonne ?

Ce que j’aime avec toi cher mon lecteur, c’est que tu ne me presses pas de questions, tu ne m’assailles pas de reproches ou tu ne fais pas étalage de ton impatience. Ca, déjà, c’est rare et donc, c’est beau. Mais quand-même, je sens que tu t’interroges, je le sens dans toutes ces questions que tu ne me poses pas mais que tu laisses transparaitre dans les longs regards que tu fais tomber sur moi ou dans cette suite interminable de points de suspension que tu places en début et en fin de chaque paragraphe que tu m’écris.

Bon. Cela fait plus de 2 ans que les ânes barbus sont sortis et ils vivent une vie riche et pleine, hors des sentiers battus mais ils voyagent, découvrent de nouvelles terres, explorent de nouveaux recoins, à leur rythme. Et depuis qu’est-ce qui se passe ? Bon dieu de bordel de merde, qu’est-ce que tu fous depuis lors ? Ta vie, tout ça, très bien, très bien. Mais moi ce qui m’intéresse, c’est : qu’est-ce que t’écris ?

Voilà la question qui sous-tend les conversations de chers mes lecteurs depuis quelques mois. Alors, carte sur table.

Lisbonne ne m’a pas inhibé, non. C’est plutôt l’inverse en vérité. Parce que si les ânes barbus sont sortis en 2015, ils ont en réalité été écrits à l’été 2013. 2013. 2013. Et depuis c’était le vide. Le néant. Cette impression de sécheresse. Je n’avais pas le syndrôme de la page blanche, il n’y avait plus de page blanche. C’était la fin d’une histoire, la fin d’une vie, même si je ne le savais pas encore. Trois longues années sans rien écrire, sans m’asseoir sous un arbre avec une machine à écrire, sans m’installer avec une feuille et un crayon, sans ouvrir un nouveau fichier de traitement de texte. Il n’y avait rien à dire. Donc, rien à écrire. C’était une petite mort. Mais une petite mort c’est une mort incomplète donc on en réchappe, on en revient, on y survit. Et il y a la renaissance.

Et ma renaissance littéraire a lieu exactement en mai 2016. Je vis à Lisbonne et je pars aux Açores. En chemin, j’ébauche les contours d’un nouveau roman. L’environnement a changé, par la fenêtre il y a des odeurs de café chaud, des azulejos, des voix qui résonnent comme un cigare chaud, il y a cette lumière, blanche, chaude, il y a les plages, l’été, il y a de nouvelles couleurs dans l’air et donc dans l’écriture. On ne change jamais complètement alors il y a toujours des thèmes, des obsessions, des tics d’écriture mais on se réinvente un peu, alors il y a du changement, un peu. Il y a cette nouvelle lumière qui traverse la poussière de l’écriture. Il y a donc maintenant deux projets de manuscrits. Un qui a les saveurs du portugal, du bacalhau, des teintes de terre vermeille et d’alcool de cerise. Et puis l’autre, inspiré d’un homme, qui sent la mousse humide de l’automne, les forêts de chênes et le crottin de cheval. Dés que ça devient concret – j’entends : publication – je te tiens informé cher mon lecteur. Tu le sauras. En primeur internationale. Toi-même tu sais, la littérature prend du temps, la littérature exige du temps.

Juste, ne m’oublie pas. Juste continue à faire vivre les textes que tu aimes, à faire voyager les ânes barbus si tu le veux, si tu le peux. Juste, attends moi. On se reverra bientôt. Ici ou ailleurs.

PS : en attendant et si je te manque littérairement tant que ça, tu peux lire ça – compte rendu d’une soirée devenue littéraire avec ou ça – vague réminescence d’un fait d’actualité écrit en revenant d’une plage lointaine et isolée.

                                 moi

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