bref, j’ai publié un premier roman

 

Voilà, c’est officiel, on a brisé la bouteille de champagne sur la coque du paquebot, on a coupé le ruban d’inauguration : Quand les ânes de la colline sont devenus barbus est sorti aux éditions diagonale. Le roman sortait à l’occasion de la Foire du livre de Bruxelles édition 2015. Ce samedi matin le roman sautait dans le grand bain des milliers de titres disponibles sur le marché, à se disputer une place au soleil sur l’étal des libraires. Ce matin-là je présentais officiellement le roman lors d’un brunch littéraire à la Tribune des éditeurs, au milieu de ce gros bordel littéraire de Foire du livre de Bruxelles. Alors tu te demandes peut-être pourquoi j’en parle, c’était un samedi matin, à 10h, devant quelques croissants, des tasses de café chaud et une vingtaine d’hommes et de femmes, curieux. Alors peut-être que ça ne change rien pour la vie du roman qui était déjà disponible depuis deux jours et qui le sera désormais ad vitam eternam mais pour moi, c’était une épreuve symbolique. Epreuve, parce que la dernière fois que j’ai parlé à plus de 5 personnes en même temps, ça devait être il y a dix ans, au collège. Parce que ça fait des semaines entières que je vis avec le spectre de cette rencontre avec cette peur un peu floue mais la pire de toute, cette peur indéfinie. Ces derniers jours, j’étais dans une forme d’apnée du cerveau, je tentais de garder le contrôle avant l’événement. L’événement en soi n’était que symbolique, mais c’était un passage psycholigique imposé pour moi et une fois passé ce baptême du feu, j’ai ressenti cette impression encore plus floue que la peur d’avant, cette impression d’entrer dans la cour des écrivains. Il ne suffisait de rien, de répondre à quelques questions, au milieu de ce temple de la foire littéraire, de parler de ce que j’ai fait, d’intellectualiser un peu ce séjour à Rome qui m’a permis d’écrire ces ânes barbus. J’ai passé ce cap, c’est un peu comme si un type pétrifié par le vertige sautait de la nacelle d’une montgolfière, la timidité ça se soigne m’a dit Alexis Sény, l’homme qui m’interrogeait ce matin, il parlait de lui mais je l’ai pris pour moi et nous avons brunché littérairement, ensemble.

Après j’ai signé des exemplaires des ânes barbus de la colline tout le week-end, à des hommes qui passaient là par hasard, à des auteurs pressés de proposer leur manuscrit aux éditrices, à des parents vaguement inquiets que leur progéniture se soit lancée dans l’écriture de romans, à des gens qui regardent le journal télévisé et qui nous ont vu dans ce reportage de 2min30 juste après l’annonce du prix première (ce qui a tout mélangé dans leur tête, plusieurs étaient persuadés que le prix Première, c’était moi…), à tous ces potos qui sont venus me voir jouer à l’écrivain derrière notre table.

Tu sais, parfois cher mon lecteur, j’écris juste pour te parler avec sincérité, sans fard ni faux-semblant, je relis à peine, ce n’est pas de la littérature, c’est un texte honnête envers toi. Et parfois, je te dois bien ça.

 

Je voulais te proposer deux photos de l’événement mais pour afficher des images sur cette page, il faut un lien qui finisse en .jpg. Les photos ne sont disponibles que sur facebook et chez Facebook, ils ne peuvent pas faire les choses comme tout le monde. Voici les deux photos : ici et C’est barbare mais t’iras te plaindre chez Zuckerberg.

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Bref, j’ai publié un premier roman (qui est disponible ici si tu l’as raté) 

A bientôt cher mon lecteur

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