Comment survivre à la critique ?
Il y a des matins comme ça au tout s’écroule autour de vous. Tu sais cher mon lecteur, en ces temps d’instabilité où toute critique te parait insupportable. Ce matin, il y avait cette critique, du roman, disons mitigée mais mitigée est un euphémisme en réalité. Bref, cette lectrice pend le roman. Haut et court. Mais cette lectrice a également de nombreux lecteurs et du coup ça devenait une pendaison publique. Je ne lui en veux pas. Ce qu’il y a c’est qu’en ces temps fragiles, où le doute m’assaille, où je ne sais plus trop où donner de la tête pour faire progresser ma petite entreprise, où la motivation est en berne parce que rien ne se décante assez rapidement, une critique virulente – mais plutôt constructive et légère – et c’est moi qu’on pend haut et court. Plaute disait « On préfère un compliment menteur à une critique sincère. » Ce matin, c’était vrai. J’étouffe, la gorge tailladée par la corde du pendu. Quelques minutes. Quelques heures. Le temps d’inspirer longuement l’air humide, sous un ciel cafardeux.
Et puis la lumière rejaillit. Jusqu’à présent elle rejaillit toujours. Parce que si je n’y crois pas, personne n’y croira pour moi. Parce que des auteurs autrement renommés et reconnus ont souffert de biens pires critiques et colibets. Et surtout parce que je me suis toujours dit qu’un auteur qui est énormément lu ne peut plaire à tout le monde. Être victime de critiques acerbes, c’est être un auteur lu. Et en corollaire, le succès se matérialise quand les premières critiques négatives fleurissent.
Bref, j’ai survécu à la critique parce que je suis aujourd’hui un auteur à succès.
cqfd
NB : mes démonstrations ont souvent été raillées par mes professeurs de math.