De l’inutilité de la critique
Une critique vraiment bien torchée dans les pages « livres » de l’Avenir et une demi-page entière dans Sudpresse. Et ça en quelques jours, avec ma grosse tête en couleurs et avec la couverture de Trois ombres au soleil en évidence. Chaque fois, une seule référence, john-henry.be. Simple. Clair. Net et précis. Résultat de ces beaux coups de com’ ? Rien. Nada. Niets. Niente. Nothing. Nichts. لا شيء. 何も. Tidak ada. שום דבר. ничего. 無 (vous trouvez pas que ça ressemble à un caddy « rien » en chinois traditionnel ?). 无. τίποτα. Không. Ništa. ոչինչ. Ingenting. कुछ नहीं. Asgjë. কিছুই না. Intet. 무. Mitte midagi. Ei mitään. Pa gen anyen. Nekas. არაფერი. કશું. Aon rud. هیچ. Nimic. Xejn. Semmi. ಏನೂ ಇಲ್ಲ. Nic. ништа. ఏమిలేదు. Chochote (mon préféré). ບໍ່ມີຫຍັງ. Wala.
On peut tirer plusieurs conclusions de cet échec. La plus rassurante Les lecteurs ont photographié mon visage, la couverture de mon livre, c’est juste qu’ils n’avaient pas d’accès internet sous la main. Ils parlent de moi partout, à la machine à café, aux caisses du Colruyt, chez eux, en soupant, ils racontent cette critique géniale qu’ils ont lue dans le journal sur ce premier roman, de ce jeune auteur Belge, ils en rêvent la nuit, de ces trois ombres, sous le soleil. Bientôt, c’est sûr ils vont se ruer . La plus déprimante Personne n’a lu ces pages où on parlait d’un type et d’un bouquin inconnus. La plus réaliste Personne d’autre n’a lu ces pages où on parlait d’un type et d’un bouquin inconnus. (Sauf : trois vieux qui n’ont plus rien d’autre à faire que lire le journal (et donc qui le lisent de long en large) ont lu les articles, mais vite-fait-parce-qu’au-fond-ils-en-avaient-pas-grand-chose-à-foutre et de toute façon ils n’ont jamais eu internet.)
La critique dans la presse c’est bien. Quand c’est lu, c’est mieux.