Et à la fin de cette torpeur, il y eut un nouveau site.

Presque un an de disparition digitale. Il y a bien eu quelques soubresauts sur les plateformes sociales mais j’ai plutôt été discret ces derniers mois. D’abord et surtout parce que je n’avais pas grand chose à te dire. Mais la torpeur digitale n’a rien mais alors rien à voir avec l’agitation que je traversais. J’écrivais, je travaillais dans l’ombre, derrière un écran, sans que cela vaille la peine d’être dit ou partagé, il me semble. Il y a eu le CoVid et tout le monde, au delà des régions, des pays ou des continents, a vécu la même chose : l’inquiétude, le confinement et le temps pour soi. La pause. J’aurais dû voyager, j’ai eu des semaines tombées du ciel, dans mon appartement, à Berlin. Alors j’ai écrit, avec une urgence qui me brulait les doigts, deux manuscrits en deux mois. Et puis le silence des éditeurs. Je savais que le manuscrit le plus important des deux, Paul Gianni (l’autre, les Panthères) n’était pas prêt, pas suffisamment mûr. J’avais créé un animal plus gros que moi, trop imposant, trop ambitieux, que je ne maitrisais plus et que je ne savais pas comment polir.  Alors j’ai cherché à me faire relire, à avoir un retour. Finalement j’ai reçu il y a quelques semaines seulement une bourse d’avis sur manuscrit et j’ai pu rencontrer l’écrivaine belge Ariane Le Fort qui le lira et me fera un retour détaillé sur les pistes de domestication de la bête sauvage. 

Et puis j’ai pris un peu de temps, un peu de recul. J’ai essayé de retrouver l’essence de mon écriture. Retrouver la force et la poésie de mon premier roman. Je voulais un projet que j’avais la sensation de pouvoir maitriser et terminer seul. J’ai été inspiré par la publication du travail de fin d’étude de mon frère sur les missions anti-esclavagistes menées par la Belgique avec le général Jacques à sa tête en 1892. C’est le cadre historique de départ. Et je me suis inspiré d’histoires vraies d’autres expéditions, moins grandiloquentes, moins officielles, moins brillantes. Je voulais questionner et ressentir les terres qui menaient vers le Tanganyika à la fin du XIXème siècle. Et j’ai écrit un manuscrit sur l’autre rive du Tage, en face de Lisbonne, dans une maison qui ressemblait aux huttes du Congo de 1892 (oui enfin, presque, avec l’eau, l’électricité et le wifi, mais j’étais halluciné et l’illusion m’apparaissait parfaite). Il est désormais parti à la rencontre des éditeurs. Mais rien qui ne mérite d’être partagé. Ce n’est que de l’attente, de l’espoir. J’ai trop souvent partagé des espoirs qui traversaient le ciel comme une brume que le jour frais dissipait. Alors j’ai décidé de ne plus rien dire qui ne vaille la peine d’être dit. J’ai écrit une nouvelle pour la célébration des 10 ans de Short Edition (là encore, rien à dire pour le moment). Et puis il me restait un peu de temps. Alors je suis rentré en Belgique quelques semaines. Et le plus beau et le plus grand Yéti du monde de l’informatique m’a proposé (et offert, le fou ! Haie d’honneur et standing ovation s’il te plait cher mon lecteur) une refonte complète de ce site. Histoire qu’on ait envie de s’y installer, de s’y asseoir un moment, de se balader, de partager un whisky, un café ou juste s’allonger en silence. Même moi, je ne venais plus par ici, il y faisait sombre et frisquet. Mais voilà. Il est là. Lumineux et frais. Et tout à toi. Alors dis-moi ce que t’en penses. Et n’hésite pas à t’inscrire à la newsletter ici en dessous si le coeur t’en dit (oui, on n’a peur d’aucune nouveauté – je te parlerai peut-être un jour de ma rencontre avec Tag Manager ou les méta-descriptions, ça vaut le détour).

Bref, la littérature prend son temps. Mais sache que même si la littérature ne veut plus de moi, jamais, jamais, je ne lâcherai la littérature. Et je voguerai d’espoir en espoir, de manuscrit en manuscrit, à tenter de rattraper mon destin.

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