Et puis il y eut la matinale 2013…
ShortEdition organisait ce 15 octobre la deuxième édition de la matinale.
Shortedition, tu te souviens, c’est la maison d’édition en short orange, c’est du format court en short orange, c’est la mélodie, que tu as fait triompher, c’est yam, ce sont ces textes pour lesquels tu as voté, ce sont ces textes pour lesquels tu t’es senti obligé de voter. Et la matinale c’est un concours d’écriture en direct, qui se déroule à Paris, au bar bat, un bar corse dans la rue de Lappe. De 7h07 à 14h14, sur le thème « c’est un malentendu ». Peut-être que tu t’en souviens, j’avais participé l’année passée. Je te l’avais expliqué. J’avais été déçu parce que j’avais beaucoup espéré. Trop espéré. Cette année, je ne pensais pas pouvoir y aller, je pensais travailler mais les choses étant bien faites (??), j’étais libre.
J’étais de retour. Paris. Les fromages. Chartier. Le vin rouge. Les brasseries.
Je n’avais pas de grandes attentes, je regoutais les caneloni au fromage corse, je retrouvais des gens marrants, je revoyais Paris. Et puis de 7h07 à 14h14, j’ai écrit. J’étais en catégorie TTC (très très court), maximum 6000 signes. J’étais dans les temps, on était tous dans les temps, largement, alors j’ai profité, alors on a profité.
Et puis j’ai dû partir et puis je n’ai pas pu revenir gouter la charcuterie corse, je n’ai pas pu revenir pour entendre le palmarès, j’étais entre là-bas et ici. Je n’espérais pas grand chose. J’étais ailleurs.
Et puis à 19h47, Aliénor m’a téléphoné.
— Félicitations
— C’est pas vrai ?
— Tu ne savais pas ?
— Comment je saurais ?
— Félicitations !
— C’est pas vrai ?! Oh, putain.
Je n’espérais rien. Je ne redoutais rien. Je suis donc surpris. Et heureux. Je voudrais dire merci. Je ne sais pas trop à qui. Mais je voudrais dire merci.
J’avais conclu mon billet sur la matinale de 2012 par » Va, vis et deviens (tu te casseras la gueule peut-être dix fois, peut-être trente fois mais tu souriras et tu te relèveras). » J’espère que je me relèverai aussi de cette petite victoire, parce qu’une victoire au fond ce n’est rien, pas grand chose, juste l’impression, un instant, d’être reconnu par quelques uns pour avoir fait quelque chose de bien. Ca ne m’assure de rien. Ca ne me protège de rien.
Mais quand même, merci pour cet instant.
Le texte est désormais en ligne et il s’intitule Au nom du père