Exigences et préjugés : j’ai besoin de toi !

Cher mon lecteur, longtemps que nous ne nous sommes pas parlé. Comment vas-tu ? J’espère que tu trouves ton chemin dans ce vaste monde et que tu ne laisses pas la morosité ambiante peser sur ta vie.

Moi, je vais bien. Personnellement. Mais littérairement, il y a comme un manque. Un manque de toi. Un manque de sentiment du travail accompli, une absence de satisfaction. Et parlons honnêtement, un manque de reconnaissance. Nous venons d’envoyer avec le dessinateur notre projet de roman graphique La Mélodie aux éditeurs de bandes dessinées et le contraste avec les éditeurs littéraires est saisissant. Un retour rapide, personnel, bienveillant. Le jour et la nuit. Je te tiendrai informé des évolutions futures.

Mais si je t’écris aujourd’hui, c’est parce que je viens de recevoir le retour d’un auteur reconnu (ça ne sert à rien de te donner son nom cher mon lecteur) qui a publié ses deux derniers romans (dernier en 2022) chez Gallimard (que je connais via via via) sur mon dernier manuscrit. Je lui avais envoyé le manuscrit et je ne savais pas bien ce qu’il pouvait en faire et il m’a fait un retour bref et très honnête. Mon manuscrit ne lui a pas plu et il a énuméré trois écueils dès la première page. Est-il allé plus loin ? Peut-être. Probablement pas. Peu importe. Quand tu lis ce genre de commentaire, ça insinue le doute. Le dépit. A quoi bien s’évertuer ? A quoi bon continuer, toujours ? Suis-je capable, encore, d’écrire un roman qui mérite d’être publié, de rejoindre les librairies, les bibliothèques, les festivals et surtout, les lecteurs ? Suis-je aveuglé par une ambition bizarre et irationnelle, incapable de me rendre compte de mes flagrantes limites ? Personne ne peut répondre pour moi à ces questions, à ces doutes.

Ce retour m’a fait prendre conscience de la nécessité impérieuse de polir le texte encore davantage (dans ce cas-ci, la première page était un ajout récent, sur lequel j’avais moins re travaillé) pour avoir une chance de le publier. Au fond, ces écueils étaient purement plastiques, presque superficiels, faciles à corriger.

Aujourd’hui je suis seul pour écrire et réécrire mes manuscrits. Je l’ai déjà dit plusieurs fois, je ne pensais pas me retrouver si seul après avoir publié mon premier roman, primé notamment à Arles et à Chambéry. Mais il semble que je sois redescendu tout en bas de la grande échelle de la littérature sans m’en rendre compte. C’est un état de fait, il ne sert plus à rien de s’en plaindre.

Et donc, pourquoi t’écrire cet après midi pluvieux cher mon lecteur ? Parce que je dois avouer mon impuissance à retravailler encore et encore et encore, à polir toujours le même texte.

Ils étaient un, et pas bien grand encore, disaient les Romains en revenant au campement de Babaorum, après avoir reçu une raclée d’Astérix.

Mes yeux s’usent, s’habituent et ne lisent plus comme un premier regard. J’ai exténué mes proches aux premières lectures. J’ai trois manuscrits auquel je crois beaucoup qui nécessitent peut-être encore une relecture, un nouveau travail de réécriture.

J’ai besoin de toi. De toi comme un mentor littéraire. J’ai besoin de ton regard neuf, de ton appétit de correction. De ton avis, de tes commentaires. Je n’ai rien d’autre à offrir que le plaisir du travail bien fait et la curiosité littéraire.

Je pense que ça en vaut la peine. Tu auras à jamais toute ma reconnaissance, qui sera matérialisée au moment d’une éventuelle publication. Je n’ai rien d’autre que ma persévérance. Et toi.

Parce que mon histoire avec la littérature ne s’achèvera pas sur un constat d’échec. Jamais.

Alors, merci, d’être là, déjà. De ton soutien, d’une manière ou d’une autre. Et manifeste toi si tu veux participer à la relecture d’un des 3 derniers manuscrits.

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