FAQ : Un premier roman, vraiment ?
Désormais j’ouvre une nouvelle rubrique où je réponds à tes questions très cher mon lecteur.
« Le roman Quand les ânes de la colline sont devenus barbus vient de paraitre aux éditions diagonale.Il est signé par john-henry. Et pourtant les éditions diagonale éditent des premiers romans. On tente de m’enfler ? »
Non très cher lecteur, jamais. Alors je ne vais pas te mentir, ce roman n’est pas mon premier roman. Tu le sais, parce que t’as vu les onglets en haut de la page, parce que tu me suis depuis longtemps, parce que tu as lu quelque chose que j’ai écrit et qui faisait visiblement plus de 100 pages précédemment, parce que tu es perspicace ou parce que tu doutes de tout et de tout le monde. Tu as bien raison, on ne peut jamais se fier aux apparences. Ce roman, Quand les ânes de la colline sont devenus barbus, c’est mon cinquième manuscrit. Le premier que j’ai écrit, Trois ombres au soleil, a été publié chez Chloé des Lys et le troisième, la Hyène, a profité du soutien des lecteurs pour être publié grâce au crowdfunding en version numérique seulement, chez Bookly. Techniquement, tu as raison d’être tatillon, ce n’est pas mon premier roman publié. Mais la vérité c’est que les deux romans publiés relèvent plus de l’exercice de bricolage, du do-it-yourself littéraire, de l’écriture à la publication, en passant par la correction, la mise en page, la distribution et la vente. Et ça, les éditrices chez diagonale l’ont bien compris. Chaque trimestre je suis un peu triste pour les 57 naïfs inconscients mécènes qui ont investi un peu de leur argent pour permettre la publication de l’ebook de la Hyène, chaque trimestre nous recevons le relevé des ventes et chaque trimestre l’éditeur se sent obligé de présenter un tableau détaillé des bénéfices engendrés par chacun en fonction de son investissement. Ca va de 0,12 € à 0,04 € de bénéfice net par trimestre. Tout le monde le reçoit ce mail, tous les investisseurs et moi. T’imagines quand je les recroise au comptoir d’un bistro ou à l’angle d’une rue mal éclairée, je n’ose jamais leur demander s’ils ont de quoi finir le mois, je me sens rassuré quand je les vois manger un jambon-beurre ou commander un café chaud. Faut dire que je leur avais un peu vendu du rêve en leur promettant un taux bien supérieur à celui du compte d’épargne. Je me sens coupable, un peu redevable même, qu’ils se soient saignés pour permettre une publication qui n’intéresse visiblement personne. Si le numérique se développe en Francophonie, il n’est pas passé par moi. Alors tu penses, quand je suis là, à profiter de ce qu’il me restait de crédibilité pour abuser des derniers Hommes qui croyaient en moi, c’est sans sourciller qu’aujourd’hui je te regarde dans les yeux et je te dis : Oui, ceci est mon premier roman.