J’écris mal

Ecrivain, romancier, auteur, bla bla bla… Ecrire seul dans un coin, devant un ordinateur, dans un café, dans une bibliothèque, avec une bière, avec une cigarette, avec une gaufre, avec un thé, dans une gare, dans un couvent, dans une grotte, avec la Traviatta, avec Saez, avec Harry Escott (sublime musique de Shame), avec Garou, avec Mozart, en début de soirée, en fin de matinée, en début de nuit, à l’aube. Peu importe. Cela ne suffit pas à endosser les titres très pompeux et libres d’accès – aucun diplôme requis – d’écrivain, de romancier ou d’auteur. Je ne fais rien de tout ça. J’écris. Quand on me le demande, je réponds : j’écris. Cela n’est ni héroïque, ni courageux. Cela ne mérite donc pas que je me pare d’un titre très intellectuel et un peu galvaudé. Non, je ne le mérite pas, à vrai dire si peu le méritent : je m’assieds sur une chaise, dans un appartement, avec une bouteille d’eau, derrière un ordinateur et je tape sur un clavier. Que personne ne s’emballe.

Ecrire, seul c’est : ne pas avoir de patron. Ecrire, seul : c’est ne pas avoir de référence. Qu’est-ce qui est normal, qu’est-ce qui ne l’est pas ? Alors parfois je me renseigne, je googlise et je lis des blogs plus ou moins intéressants de gens plus ou moins vaniteux expliquant leur vie d’écrivain. Ce n’est pas modeste. Et ce n’est pas bien écrit. Mais ça me rassure. Un peu. Sur les habitudes, sur les frustrations, sur les paresses, sur l’auto-pression. Et en surfant j’ai lu, quelque part, quelqu’un dire qu’on écrivait toujours dans l’écriture des autres. A supposer qu’on s’imprègne de ce qu’on lit et qu’au moment d’écrire, il y ait cette forme de mimétisme qui apparaisse. En ce moment je lis peu mais je lis mal. Conséquence : j’écris mal. J’écris mal mais peu. Un moindre mal.

 

Un écrivain, est-ce que c’est encore un écrivain s’il écrit mal ? Je n’ai pas ce problème. Je ne suis pas écrivain. J’écris. 

 

 

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