Je pars mais ça ne change rien pour toi – saudade

Aujourd’hui, en ce moment, je quitte un pays, des gens, une ville, des habitudes, un village, une maison. Je quitte une certaine vie. Le destin prend des virages inattendus. Peut-être que je l’écrirai un jour, cette histoire, cet été que j’ai traversé, avec ma mère, dans un village de Famenne, dans la chaleur de la terre, dans la confusion des sentiments. Aujourd’hui je m’en vais, cher mon lecteur, mais ça ne change rien pour toi. A travers les internets, à l’autre bout d’un roman, tu trouveras toujours le chemin vers moi, vers ce que j’écris. Je ne perdrai pas le fil de toi. A vrai dire, je pense que ça fera du bien à mon écriture. Samedi, vers 4h30 du matin, un italien m’a posé une question qui m’a permis subitement d’y voir clair : je ne veux/peux plus écrire longtemps parce qu’écrire c’est se plonger dans un autre monde, parallèle, duquel il est compliqué de revenir. Et j’ai éprouvé des difficultés à ressortir entier des cinq manuscrits que j’ai écrits en quelques années seulement. Il va falloir que je trace des lignes de démarcation, que je délimite chaque fois mon terrain de jeu, avant de commencer à écrire. Aujourd’hui, je ressens un trop plein de choses à écrire, il va falloir les trier et les canaliser sinon ce qui va sortir ressemblera à une éruption volcanique et au chaos de laver durcie qui dévaste les villages de la plaine. Je ressens de la peur et de l’excitation. A l’idée de partir. A l’idée de recommencer à écrire.

Partir, c’est se retrouver pour écrire. Je l’espère. Partir, c’est recommencer. Avec la poussière de toutes ces vies passées qui laissent passer la lumière.

Je pars, mais ça ne change rien pour toi.

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lisbonne

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