Le texte des vérités

Vous connaissez ces gens et ces livres qui écrivent des vérités définitives sur le monde, son fonctionnement, ses espèces vivantes, ses habitants, ses villes, ses pays, ses races, etc. ? Il y en a partout parce qu’elles font du bien ces vérités, elles soulagent. Dire que les agriculteurs du Béarn sont de fieffés têtus, c’est se rendre la vie plus agréable : on n’a plus guère de doute sur les agriculteurs du Béarn. Moins définitives, mais tout aussi cloisonnées, sont les catégorisations. On se sent mieux de savoir qu’il existe deux types de famille, celles où c’est le père qui porte le sac à dos et celles où la mère porte le sac à dos et puis le père il marche loin devant, avec l’appareil photo. Et puis bon, il y a les familles sans sac à dos aussi. Alors on se sent bien parce qu’on se catégorise forcément dans un modèle, ce qui nous rend plus ou moins heureux.

On pourrait tenter d’en créer une vérité définitive et une catégorisation tout de suite, pour en ausculter le fonctionnement. On commence par choisir un thème, disons : écrivain. Un écrivain, connu ou pas : il aime la sensibilité des mots et la force des émotions qui s’en dégagent. C’est un peu faux-cul et pas totalement vrai. Il faut creuser. Un écrivain, il aime voir ses livres plébiscités, par la critique ou par les ventes. Bref, un écrivain aime le succès. Plutôt, l’homme aime le succès. Voilà, ça c’est définitif. Et puis on peut tenter de faire pareil avec une catégorisation, sur le même thème. Il y a deux types de lecteurs, les bons qui achètent plusieurs de vos livres mais n’émettent pas d’avis négatif, et les mauvais, qui pinaillent sur la qualité littéraire d’un texte qu’ils se sont faits prêter.

Voilà.

Ah oui, ne voyez aucun message subliminal dans ces assertions. Un blog ne sert pas à délivrer des vérités littéraires. Jamais.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *