Où est passé Robin des Bois ?
Le monde tourne mal.
Y a quelque chose de bancal
Dans son tempo
Le monde tourne mal
Dans la grande sono mondiale
Ca sonne faux
Y a des milliards de personnes
Qui le squattent qui le zonent
Qui dansent dessus
Mais chacun marque son rythme
Chacun veut chanter son hymne
On ne s’entend plus.
Vous vous souvenez, Axelle Red ? J’ai un sentiment étrange par rapport à cette chanson, d’un côté elle soutient mon projet et de l’autre elle l’accuse. Le projet ? « La hyène » bien sûr. A vrai dire à ce stade ce n’est plus un projet, c’est un manuscrit que vous publiez, ou pas. Nous aurions besoin de 5000 € dans l’immédiat même si le financement a déjà bien avancé. Mais disons même 5000 €. En Belgique, il y aurait 4 millions de francophones. A vrai dire, que représenterait cette somme ridicule à l’échelle de la Belgique francophone ? En partant du principe qu’on ne peut pas investir moins de 10€, il suffirait que 300 personnes investissent. Ca représente 0.000075 % de la population. Et je dis ça en sachant très bien que tous les francophones du monde entier peuvent investir. La France, le Sénégal, la Suisse, le Congo, le Canada. Le pourcentage de la population qui devrait mettre 10 € pour faire aboutir le projet devient trop petit pour que je puisse l’écrire ici. Alors quand ça stagne pendant quelques jours, je suis prêt à aller braquer l’épicerie tenue par mon voisin indien. Oui carrément, je suis prêt à tout pour que ça aboutisse. Je deviendrais le Robin des Bois, je volerais (à l’arc à flèche) les pauvres pour redistribuer à la hyène. Ce n’est peut-être pas vrai. Mais il suffirait de si peu quand on y pense bien. Tu investis 10 € par ici et tu trouves une personne qui investit également 10 € et ainsi de suite. L’affaire serait entièrement pliée en une semaine, l’édition numérique et l’édition physique. Et tes royalties commenceraient à pleuvoir.
Mais je me rends bien compte que les dernières paroles de la chanson sont également pour moi et pour la hyène. « Chacun veut chanter son hymne, On ne s’entend plus. » Je suis toujours là, à t’exposer mes projets, à te relancer pour que tu me soutiennes et pour que tu investisses en moi. Mais si tout le monde lance des appels que personne ne lit, si les gens te culpabilisent pour investir dans un CD, un film, une société, un four micro-ondes, une tondeuse électrique ou je ne sais quoi. « Alors on ne s’entend plus.«
Je suis pris en tenaille, entre mes désirs et ma conscience. Je ne vais certainement pas abandonner, ce qui signifie que je vais continuer à faire appel à toi, parce que dans le système de crowdfunding, il y a crowd et la « crowd » est composée par chacun de toi. Mais j’aimerais également ne pas t’empêcher d’entendre, « chacun son rythme, chacun son hymne. »
Robin City
PS : pense quand même un peu à mon voisin indien