Pourquoi un auteur ça tire la gueule ?
Tu les as vus, ces visages ternes, les traits tirés, sur fond oeuf cassé, beige décrépi ou simplement gris, habillé en sombre, le regard interrogateur, vague et la bouche fermée, le visage fermé ? Tu les as vus, cher mon lecteur, à l’arrière de leurs bouquins, dans les internets, dans les journaux ?
Eh oui, l’écrivain, c’est sérieux, ça parle du monde, de ses travers, de ses problèmes, ça intellectualise un écrivain, ça inspecte le tréfonds des âmes, ça va au-delà des apparences, ça gratte le vernis pour chercher une vérité. Voilà. Et c’est quelque chose qu’on ne fait pas maquillé, enjolivé par un bel éclairage, un écrivain ça ne se met pas en valeur, non, un écrivain ça ne s’apprête même pas, ça se coiffe à peine pour tout te dire. L’écrivain, c’est un être bien au-delà de la beauté.
Que des conneries ? Oui. Peut-être. Ou pas.
Mais alors pourquoi on n’a pas des belles photos chaleureuses, des mises en scène audacieuses ou des sourires sincères ?