Quand t’es dans le désert, depuis trop longtemps, tu donnes pas de nouvelles à chers tes lecteurs
Je viens t’écrire cher mon lecteur et pourtant je n’ai pas grand chose à te dire. Oui, vraiment pas grand chose de littéraire à te dire, mais je t’écris quand même. Pourquoi ? Parce que ce dimanche, je participe à la matinale de short-edition, oui encore une matinale mais cette fois-ci tu peux écrire depuis ton plumard. Matinale à domicile. De toute manière ça ne peut pas mieux se passer qu’en octobre dernier, à la matinale de short-edition, à Paris, rue de Lappe. Et je n’ai plus rien écrit depuis des mois, tu es donc mon tour de chauffe avant la reprise de ce dimanche cher mon lecteur. Dimanche, sur un thème qui sera dévoilé à 8h08, on aura jusqu’à 14h14 pour écrire un texte de moins de 6000 signes. Difficulté supplémentaire pour moi, c’est le dernier match de la saison du Standard de Liège à domicile, dimanche, à 14h30. Je dois donc rendre copie au plus tard à 12h00. Et le principe de la matinale est un petit peu différent de la matinale à Paris puisque ce seront encore les internautes qui choisiront les oeuvres qualifiées pour la finale (alors qu’à Paris, un jury élisait directement les textes lauréats). Si je suis qualifié pour la finale, je t’en reparlerai, pas avant.
Et donc, que s’est-il passé depuis tant de mois pour que je ne t’écrive plus, pour que nous restions sans nouvelle l’un de l’autre ? La vie, toi même tu le sais cher mon lecteur, est parfois très prenante, très exigeante. Elle t’attrape, te met la tête dans le seau et ne relâche pas son étreinte. Alors tu attends. Et puis, contrairement à ce que conseillent beaucoup d’écrivains, je ne suis pas pour les sessions d’écriture forcées, quotidiennes. Je crois, au contraire, que l’écriture se vide si l’on écrit trop, elle devient mécanique, elle se remplit de manies et de tics, de facilités, les mots s’alignent mais ils perdent leur sens, ils perdent leur âme et ce ne sont plus que des coquilles vides. Parce que j’ai l’impression de moi-même me vider à force d’écrire, j’ai besoin de faire le plein, le plein d’émotions, d’histoires, me remplir. L’écriture m’assèche et j’ai beaucoup, beaucoup écrit ces 5 dernières années. Et puis l’actualité littéraire n’est pas en pause, elle creuse son sillon chez un éditeur belge de premiers romans et à la promotion des lettres, avec mon dernier manuscrit « Quand les ânes de la colline sont devenus barbus« .
Parfois l’écriture me manque, j’ai envie de retrouver cette sensation. Je l’avais perdue sur le clavier de mon ordinateur, c’est pour ça que je me suis offert une Gracia de luxe, une machine à écrire, pour revenir à l’origine, pour retrouver les sensations de mes deux légendes du moment, Hemingway et Steinbeck. Mais on dirait bien que j’ai retrouvé la route après avoir erré dans le désert (les errances sont toujours profitables), car ce matin, je suis venu t’écrire, cher mon lecteur.