Tout ce que tu as toujours voulu savoir sur les ânes barbus et même plus se trouve ici

Rome, Jack, les ânes, les lapins aux Etats-Unis, tout ça et bien plus, je te l’explique cher mon lecteur. « Quand les ânes de la colline sont devenus barbus » est sorti aux éditions diagonale et il t’attend dans chez un/ton libraire.

 

Où et quand as-tu écrit ce roman ?

C’était en juin 2013. Je l’ai écrit en un mois. A Rome, grâce à une bourse pour partir en résidence d’auteur à l’academia Belgica. Un mois, dans cette grande batisse cachée sous le parc de la villa Borghese, de l’autre côté de la piazza di Spagna. Une quinzaine de personnes logeait sur place, pour quelques jours, une semaine ou un mois, la plupart était doctorant en histoire, en archéologie, en littérature ou en romane. Il y avait également un autre écrivain en résidence. On m’a dit hier : « C’est normal que ton roman soit si addictif et si lumineux, écrit dans des conditions pareilles. » Rome n’apparait jamais de près ou de loin dans le roman. Mais j’espère que « Quand les ânes de la colline sont devenus barbus » transpire cette chaleur, cette beauté, ce mystère et cette ferveur que j’ai ressentis à Rome.

Un mois, vraiment ?

Pour la première fois, j’ai préparé mon texte. Les semaines qui ont précédé le départ à Rome, j’ai construit l’ossature du roman, il y avait un squelette, une histoire imaginée dans les grandes lignes. A Rome, je ne devais plus réfléchir à la structure ni à la narration, c’était juste s’abandonner au texte, y plonger plusieurs heures par jour (écrire jusqu’à 8 pages quotidiennes) et s’abandonner à Rome le reste du temps. Marcher dans les rues qui se tordent, se font et se défont. J’ai terminé la première version du manuscrit quelques jours avant la fin de mon séjour. Ensuite je suis revenu chez moi, j’ai relu le texte et fait beaucoup d’annontations. Dans la semaine qui a suivi je m’envolais pour la campagne du New Jersey aux USA pour un mois et demi, en famille chez ma belle-soeur. Là, j’ai passé un autre mois à réécrire le texte, surtout à rallonger certains passages que je trouvais trop courts, question de rythme. Mi-aout 2013, mon manuscrit était prêt à être soumis aux maisons d’édition.

L’ambiance d’écriture, c’est quoi ?

A Rome, j’écrivais dans ma chambre, seul, à l’ombre de ma fenêtre ouverte sur le jardin intérieur de l’academia Belgica. Souvent le matin. Et l’après-midi je sortais, je m’allongeais sur l’herbe, sous un cyprès ou près d’une statue. Ou je marchais dans la ville antique, à me perdre dans les rues colorées. Ensuite je me remettais à écrire ou je descendais rejoindre les autres résidents, dans la cuisine ou dans le petit amphithéâtre à l’extérieur. Ce qui était incroyable, et terriblement inspirant, c’était la liberté totale dont je jouissais. Je réglais mon temps comme je le souhaitais, je n’avais à rendre de compte à personne, si ce n’est rendre compte de ce que j’avais écrit à l’autorité qui m’a accordé la bourse après le séjour. Je sais que toutes les résidences d’auteur ne sont pas aussi libres. A quoi bon partir pour écrire un roman si on a des devoirs quotidiens et des repas à heures fixes ?

roma

Aux Etats-Unis, j’écrivais dans un bureau, face à la rue. Une rue de banlieue tranquille américaine comme tu pourrais te l’imaginer. L’après-midi je courais dans les champs derrière l’église de Hopewell où des parcours étaient taillés dans les herbes hautes, au milieu des dizaines de lapins. Il y avait aussi cette lumière chaude et ce soleil sec. C’est le point commun entre le roman, Rome et Hopewell, beaucoup de lumière et de la chaleur.

Comment est née l’histoire du roman ?

Tout a débuté après avoir vu un documentaire, que je te conseille de regarder mais de préférence après avoir lu le roman, c’est l’ordre que je privilégierais, pour ne pas gâcher le plaisir de lecture et pour approfondir le sujet. J’ai pris des notes pendant le visionnage et puis je ne l’ai plus jamais revu ce documentaire, je me suis lentement détaché de la réalité pour en reconstruire une autre sur bases de mes notes, brèves et parfois lapidaires. Mais j’avais mon personnage principal : Jack de Kaboul. Un personnage réel. Tout le reste j’allais l’accomoder, l’inventer ou le réinventer. Sur bases d’autres notes (ce que je fais souvent après avoir entendu ou vu ou lu quelque chose d’inattendu, ce qui me servira notamment pour les situations des sans-papiers à Bruxelles) ou pour construire l’histoire qui lentement se mettait en place.

Quelle musique tu écoutais en écrivant ?

D’abord CocoRosie et leur dernier album : Tales Of A Grass Window. Il y a quelque chose d’extrêment envoutant dans leur musique, une dimension aérienne qui me plaisait beaucoup pendant l’écriture. Je ne peux plus réecouter l’album sans avoir des images de l’Afghanistan. Il y avait aussi Sigur Ros et notamment un morceau plus lyrique dont le rythme s’accélère au fur et à mesure, un rythme qui entraine l’écriture et forme souvent un rythme particulier, de très longues phrases ou de longs passages très soutenus. C’est inspirant quand on est dans l’écriture et l’abandon à l’écriture. Par contre pour relire, corriger ou réfléchir à la structure narrative, c’est le silence, enfin le bruit de la rue, des animaux ou de la chaleur (elle fait un bruit, la chaleur, tu ne trouves pas ?)

Qui t’a parlé des éditions diagonale et quand ?

C’est mon père lors de la foire du livre de Bruxelles 2014, il a vu qu’on en parlait au JT de la RTBF. Je leur ai envoyé le manuscrit en mars 2014. Elles (ce sont deux éditrices en vérité) m’ont recontacté fin juin et on s’est rencontré fin aout.

diagonale

Comment s’est passé l’édition ?

Après le premier contact, nous avons commencé à corriger le texte en novembre pour le terminer en janvier. Beaucoup de lectures, de relectures, de corrections, de recorrections, de travail sur la structure et sur la forme, le seul objectif était de tirer le manuscrit vers son plein potentiel et d’en faire quelque chose de beau. Les discussions se sont un peu éternisées sur l’épilogue du roman et le travail a été un peu plus long. Mais les ânes barbus sont sortis lors de la Foire du Livre de Bruxelles 2015, avec un brunch littéraire à la tribune des éditeurs, juste avant que Jérome Ferrari ne vienne prendre ma place.

Qu’est-ce qu’ils en pensent les gens ?

Pour l’instant beaucoup de bien. Des avis partagés en stoumeling, à l’abri des micros et des écrans. Mais la première chronique du roman a été diffusée à la radio et tu peux la lire ici. N’hésite jamais à partager ton commentaire, enthousiaste, modéré ou enflammé quand tu as terminé de lire.

Où est-ce que je peux l’acheter ce roman ? 

Très bientôt en numérique. Et en version papier dans toutes les librairies de Belgique, à Bruxelles, Gembloux, Namur, Marche, Waterloo, Louvain-la-neuve, Verviers, Ostende, Huy, Liège, Mons, Soignies, Spa, etc… (la liste complète ici) Mais tu peux également le commander dans ta librairie à toi. C’est ce qu’un lecteur a fait et le livre se trouvera bientôt chez Chantelivre à Tournai.

En France, pour le moment, le livre est seulement disponible à Paris, dans le 4ème arrondissement, à la librairie Wallonie-Bruxelles. Je sais que les éditions diagonale ont trouvé un distributeur et s’apprêtent à partir à l’assaut de la France. Peut-être bientôt le Québec aussi (c’était l’invité d’honneur de la dernière foire du livre de Bruxelles). Et, où que tu habites dans le monde, tu peux le commander sur le site.

T’as d’autres questions ?

Contacte-moi via ce site ou via facebook, on les incluera ici. Sois curieux. Et lis les ânes barbus.

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