Tu écris sur l’internet 3.0
Ce matin, t’es en standby, entre deux projets. Entre une nouvelle commandée sur une créatrice de mode (stay tuned pour en savoir plus) et la correction du manuscrit qui va être publié. Alors quand t’es entre deux eaux, comme aujourd’hui, tu surfes sur l’internet 3.0. Tu es connecté. Relié. Rattaché. Raccordé. Aux gens. Aux continents. Aux mondes. A l’univers. Le monde 3.0. c’est un village global, c’est un concept tellement cool : plus de frontière, plus de barrière, plus de limite, plus de fin. Le monde entier peut savoir que tu existes.
T’es sur ce blog. T’es sur facebook. T’es sur Twitter. T’es sur gmail. T’es sur d’autres sites qui parlent de toi (ou plutôt : pourraient parler de toi). Cette obsession de la connection au monde. Cette obsession du monde qui t’attend, par delà ta connection wifi. Dans les bars à tapas de Barcelone, dans les salons de coiffure de Matongé, dans les camions de Canberra, dans les forêts du Wyoming, dans les prairies d’Ulan Bator, dans les clubs de Lagos, dans les rizières de Hanoi. Tous ces gens qui peuvent me lire, ça me donne des nausées de vertige. Alors, tu te connectes, tu parles au monde. Puis tu attends. Des réactions. Le monde se tait encore. Alors tu patientes. Tu racontes autre chose au monde. De plus insignifiant encore. Et tu espères que le monde connecté 3.0 te fasse un signe. Quand le monde qui se cache à l’intérieur des fils bleus et jaunes de ta BBox communique, c’est la jubilation, une décharge de morphine en trop petite dose pour être suffisante. Deux followers. Dix notifications. Sept nouveaux « J’aime ». Des dizaines de visiteurs uniques. Y a que ça qui compte. Il en faut plus. Toujours plus. Mais ça ne vient pas. Ca ne vient jamais . Même le monde ne suffit pas.
Tu te déconnectes, vaguement dégouté. Avec cette impression d’être débarassé d’une vieille addiction. Dehors, il y a des autres projets qui donnent moins mal à la tête. Qui gaspillent moins de temps. Qui ont plus d’intérêt.
Mais demain ou dans quelques jours, tu te reconnecteras, décidé à communiquer avec le monde.
Bref, tu écris sur l’internet 3.0.